vendredi 19 juin 2020

Revalorisation des métiers à prédominance féminine


Plus d'infos sur :
http://www.egalite-professionnelle.cgt.fr


L’égalité entre les femmes et les hommes est trop souvent considérée comme acquise. 

A fortiori dans la Fonction publique, on a l’illusion que le statut général des fonctionnaires, statut que nous défendons bien évidemment, serait une garantie suffisante du respect de l’égalité entre les femmes et les hommes. Or il n’en est rien, en raison des stéréotypes et des critères de gestion qui sont discriminants. 

En 2015, 62% des agent.e.s de la Fonction publique sont des femmes (46% dans le secteur privé), mais les filières, corps et/ou cadres d’emplois à prédominance féminine sont sous-valorisés, y compris à qualification et diplôme égaux. La liste des inégalités est longue: non-mixité des métiers et des filières, plafonds et parois de verre, précarisation des emplois à dominante féminine, recours accru à l’emploi non-titulaire, temps partiel soi-disant choisi ou temps non-complet 1 très féminisé, régime indemnitaire inégalitaire, rémunérations et retraites plus faibles, carrières et avancements grignotés, etc. 

Une approche spécifique s’impose, pour que la CGT soit la CGT de tous et toutes les agent.e.s de la Fonction publique, défendant l’employée, comme la femme cadre de la Fonction publique. Employées, ouvrières, cadres ou techniciennes, les femmes sont victimes de discriminations qui s’expriment différemment. 


INGÉNIEURES, CADRES, TECHNICIENNES, CLASSÉES EN CATÉGORIES A ET B 

Pour les ingénieures, cadres et techniciennes de la Fonction publique (en 2015, elles représentent 64,1% des effectifs de la catégorie A et 55,6% de la catégorie B), qui ont fait des études et atteint des niveaux de diplômes inaccessibles à leurs aînées, leur droit à vivre librement de leur travail, et en tant que femme, s’est incontestablement amélioré vis-à-vis des générations précédentes de femmes, même si leur accès à tous les emplois cadres reste limité, leurs carrières bloquées sous le plafond de verre, certaines qualifications sous-estimées, et leurs rémunérations bien inférieures à celles de leurs homologues masculins. 


FEMMES OUVRIÈRES ET EMPLOYÉES CLASSÉES EN CATÉGORIE C 

Pour les femmes moins qualifiées de la catégorie C (en 2015, 63,2% sont des femmes), leur présent et leur devenir se trouvent enfermés dans des emplois à faible rémunération, sous-valorisés, sans aucune perspective d’évolution où le poids de la hiérarchie est toujours plus contraignant. Elles subissent plusieurs types de discriminations: flexibilité, précarité, temps partiel ou temps non-complet. C’est une « double peine » : non seulement, comme pour toutes les femmes, les logiques de domination masculine pèsent tout particulièrement sur elles, mais qui plus est, les formes d’exploitation économique, en lien avec la crise, ont renforcé les risques de pauvreté et de précarité, sans parler des conditions de travail difficiles (horaires décalés, pénibilité, mobilité imposée…). 

À ces inégalités au travail, s’ajoutent les inégalités dans la vie, du fait d’une répartition des responsabilités familiales et domestiques déséquilibrée, des violences sexistes et sexuelles ou encore des stéréotypes. Ces inégalités dans la vie et au travail interagissent entre elles, et le monde du travail a des responsabilités directes dans le maintien de ces inégalités. Par exemple, si les femmes sont plus nombreuses à prendre un congé parental, c’est du fait des stéréotypes sur les rôles familiaux, mais aussi par calcul économique pour que celui (dans une très grande majorité des hommes) qui a le meilleur salaire continue à alimenter les revenus du foyer. De même, dépasser les horaires, notamment le soir, est un « signal » positif pour l’encadrement qui peut jouer dans la notation des agent.e.s, mais est incompatible avec les contraintes familiales, qui incombent en majorité aux femmes. Lutter contre les inégalités salariales et contre le culte du présentéisme constitue donc aussi un levier pour favoriser l’égalité dans toute la société.


Consulter ici : 
Le guide CGT de l'Egalité Professionnelle 
entre les Femmes et les Hommes dans la Fonction Publique

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