Partout dans le monde les femmes continuent d’occuper majoritairement les temps partiels, les bas salaires et les métiers peu reconnus. À diplôme égal, au même niveau de démarrage de carrière, jeunes femmes et hommes sont embauchés avec un écart différentiel de salaire pouvant aller jusqu'à 30%.
Le travail salarié des femmes est encore trop souvent considéré comme second, après celui du mari, ou du compagnon, la rémunération des femmes constituant un salaire d’appoint, un supplément pour le ménage.
La CGT doit avoir une intervention parce que les violences contre les femmes :
- sont au cœur des processus de domination,
- ont lieu au travail ou ont une incidence sur le travail,
- remettent fondamentalement en cause le droit au travail des femmes, leur liberté, et atteignent leur dignité,
- sont une menace sur le travail et les carrières des femmes (refus d’embauche, détérioration des conditions de travail, carrière bloquée, refus de promotion…),
- ont des conséquences désastreuses sur la santé physique et morale,
- peuvent aussi avoir lieu dans le cadre du collectif militant….
Les violences contre les femmes, employées, ouvrières comme cadres ou privées d’emploi, sont au cœur des inégalités et des processus de domination. Elles prennent de multiples formes : psychologiques, morales, verbales, économiques, physiques ou sexuelles et visent à assigner les femmes à une position d’infériorité, à leur place « naturelle ».
Les stéréotypes, en naturalisant les inégalités, permettent de normaliser cette hiérarchie, de faire comme si elle était naturellement liée à la différence de sexe des individus.
Les violences sexistes et sexuelles sont aussi infligées à toutes celles et ceux qui refusent l’assignation à leur genre et pénalisent les personnes en raison de leurs orientations sexuelles, lesbiennes, gays..., quel que soit le sexe.
Si toutes les femmes sont concernées par les violences, les discriminations se cumulent. Une femme d’origine étrangère et/ou handicapée et/ou précaire et/ou lesbienne est plus exposée à la violence et à ses conséquences. Les violences sexistes et sexuelles renforcent les inégalités professionnelles :
- Comment avoir un déroulement de carrière ascendant quand des propos sexistes quotidiens visent à remettre en cause le professionnalisme et à saper toute confiance en soi ?
- Comment travailler quand on ne se sent pas en sécurité ?
- Comment même conserver son travail, et son indépendance économique, quand s’y rendre nous met en danger ?
- Comment aborder sereinement sa maternité face à des propos et des comportements sexistes au travail ?
Que les violences aient lieu dans le cadre professionnel ou privé, la responsabilité de l’employeur est engagée. Et pourtant, les violences sexistes et sexuelles sont sous-évaluées, car sous-déclarées. Peu de femmes portent plainte, et pour cause. Parmi celles qui portent plainte, seule une minorité obtient gain de cause en justice.
C’est pourtant une réalité massive : une femme sur 10 est victime de violences sexuelles chaque année, une sur 3 au cours de sa vie. Au travail, dans les transports, et même à la CGT, les femmes ont toutes des anecdotes personnelles sur le sexisme et les violences sexuelles.
Entre propos graveleux, attouchements dans les transports publics, agressions, viols, voire meurtres, les degrés de gravité sont divers.
Tous ces actes relèvent du même système de domination, d’emprise, de violence, et le passage d’un niveau à l’autre peut se faire graduellement, dans ce que l’on nomme un « continuum ». C’est un phénomène social massif qui reste tabou et autour duquel il y a un enjeu social et sociétal majeur. Construire une société égalitaire suppose d’agir aussi bien contre les inégalités au travail que pour faire cesser les violences.
C’est la raison pour laquelle, comme le prévoient ses statuts, la CGT lutte contre tout système de domination et contre toutes les discriminations.
Violences sexistes et sexuelles, de quoi parle-t-on ?
Que faire quand on est victime ou témoin ?
Quels droits gagner pour un environnement de travail sans violence ?
Sur nos lieux de travail :
Interpellons nos employeurs
pour que cessent les violences !
Le collectif femmes mixité de la CGT met à votre disposition pour gagner des mesures de prévention des violences et de protection des victimes :
Enfin, la lutte contre les violences sexistes et sexuelles appelle aussi à un travail d’ampleur en interne des organisations syndicales. Pour cela, la CGT a mis en place une cellule de veille contre les violences, depuis 4 ans, et mène un travail de formation et de sensibilisation de ses militant.es pour renforcer la mixité et la place des femmes en son sein.
A SAVOIR :
Pour les agent·e·s de la Fonction publique, l’article 6 ter de la loi 83-634 du 13 juillet 1983 portant droits et obligations des fonctionnaires, indique :
"Aucun fonctionnaire ne doit subir les faits :
Soit de harcèlement sexuel, constitué par des propos ou comportements à connotation sexuelle répétés qui soit portent atteinte à sa dignité en rai-son de leur caractère dégradant ou humiliant, soit créent à son encontre une situation intimidante, hostile ou offensante ;
Soit assimilés au harcèlement sexuel, consistant en toute forme de pression grave, même non répétée, exercée dans le but réel ou apparent d’obtenir un acte de nature sexuelle, que celui-ci soit recherché au profit de l’auteur des faits ou au profit d’un tiers.
Aucune mesure concernant notamment le recrutement, la titularisation, la formation, la notation, la discipline, la promotion, l’affectation et la mutation ne peut être prise à l’égard d’un fonctionnaire :
Parce qu’il a subi ou refusé de subir les faits de harcèlement sexuel mentionnés aux trois premiers alinéas, y compris, dans le cas mentionné au a, si les propos ou comportements n’ont pas été répétés,
Parce qu’il a formulé un recours auprès d’un supérieur hiérarchique ou engagé une action en justice visant à faire cesser ces faits,
Ou bien parce qu’il a témoigné de tels faits ou qu’il les a relatés.
Est passible d’une sanction disciplinaire tout agent ayant procédé ou enjoint de procéder aux faits de harcèlement sexuel. Ces dispositions sont applicables aux agents non titulaires de droit public".
Avec le confinement lié à la Pandémie, les risques et sources de la violence sexuelle et sexiste durant ces derniers mois ont été multiples :
- emprise et dépendance accrue,
- pertes de salaires,
- conditions d’emploi au domicile,
- conditions de vie dans des logements exigus,
- charge logistique accrue (soins et nettoyages),
- épuisement physique et mental,
- régression du suivi social et privé de santé (contraception, soins pré-post natals, suivi spécifiques à tous les âges de la vie, etc.),
- compétition instituée par les employeurs entre femmes et hommes.
Rejoins la CGT pour ne pas OUBLIER que :
- 5 % des viols et 25 % des agressions sexuelles se produisent sur les lieux de travail (-1)
- 9 % des femmes ont subi un rapport sexuel forcé ou non désiré avec quelqu’un de leur milieu professionnel (-2)
- 80 % des femmes salariées considèrent que dans le travail, les femmes sont régulièrement confrontées à des attitudes ou comportements sexistes (-3)
1– Enquête Insee Cadre de vie et sécurité, 2007.
2– Rapport Ifop pour la Fondation Jean-Jaurès et la Fondation européenne d’études progressistes (FEPS), 2019 ifop.
3– Enquête du CSEP de 2013 conduite auprès de 15 000 femmes.
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