jeudi 11 mars 2021

Grève 8 mars 15h40

 

Lundi 8 mars, avec une rapidité à laquelle nous n'étions pas habitué.e.s, le service "Qualité de Vie au Travail" de la DRH est monté au créneau dans la matinée pour que soit affirmé aux agent.e.s du CCAS qu'il n'était pas possible de faire grève à 15h40 sur la base du protocole d'accord sur l'exercice du droit syndical et du règlement intérieur. Par contre, aucune remarque n’a été faite à d'autres agent.e.s déclaré.e.s en grève sur ce même créneau. 

On peut en déduire : 

1. Sur la forme, qu’il y a une rupture d'égalité puisque l'atteinte au droit de grève est portée sur certain.e.s agent.e.s et pas sur d'autres. 

2. Sur le fond, qu’il est particulièrement difficile de justifier l'atteinte au droit de grève quand celle-ci s'exerce à partir de 15h40 car :

  • c'est à partir de cette heure que, chaque jour, les femmes travaillent gratuitement 
  • la Ville n'a pas respecté son obligation de mettre en place avant le 31 décembre 2020 un plan d'action égalité professionnelle femmes-hommes qui comporte en premier lieu un volet d'actions cherchant à évaluer, prévenir et, le cas échéant, traiter les écarts de rémunération entre les femmes et les hommes. 

3. Que, plus globalement, ces atteintes au droit de grève ne servent qu'à renforcer l'effet pervers de la servitude volontaire à laquelle la macronie néo-libérale et le patriarcat nous appellent. 

Pour rappel, l'UFICT-CGT n'a pas signé le protocole d'accord sur l'exercice du droit syndical et continue à le dénoncer. Par ailleurs, on peut s'interroger sur la mention du droit de grève dans les mises à jour du règlement intérieur évoquée par la RH. Mises à jour dont ni le personnel, ni les organisations syndicales ne sont informées. 

Alors que ce lundi 8 mars, 4 maires-adjointes sont venues soutenir la mobilisation de la CGT sur l'égalité professionnelle et contre les violences sexistes et sexuelles, nous espérons que l'administration va s'engager résolument, avec le personnel et ses représentant.e.s, dans un processus de concertation sur ces sujets. 

Pour rappel :

Alors qu’elles sont maintenant plus diplômées que les hommes, les femmes gagnent toujours, en moyenne un quart en moins. C’est comme si chaque jour elles arrêtaient d’être payées à 15h40.

4 facteurs expliquent principalement cet écart :

  • Le « plancher collant », les temps partiels qui sont la norme dans de nombreux métiers féminisés et génèrent horaires décalés, précarité et salaires inférieurs au smic mensuel. 
  • Les « parois de verre », la dévalorisation des métiers dans lesquels les femmes sont concentrées, où les qualifications, les responsabilités et la pénibilité ne sont pas reconnus 
  • Le plafond de verre ou « plafond de mère », les discriminations de carrière et le fait que les femmes accèdent moins aux responsabilités professionnelles, avec une part variable de la rémunération et les primes qui, sous une apparente neutralité dissimulent en fait des critères indirectement discriminants pour les femmes (présentéisme, charisme, participation au chiffre d’affaire…). C’est ce qui explique que plus on monte dans la hiérarchie de l’entreprise, plus les écarts se creusent.  


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