Déclaration rédigée par la section CGT des bibliothécaires de la Mairie de Nanterre, lue par les représentantes du personnel CGT qui siégeaient au CT du vendredi 21 octobre 2022
Alors que le jeudi 13 octobre dernier, le Comité Technique a été reporté faute de quorum puisque les représentant.es du personnel ont refusé de siéger à l’unanimité, les raisons qui nous ont poussé.es à prendre cette décision demeurent.
Aujourd’hui, 8 jours plus tard, nous sommes sensé.es continuer à tenter d’absorber l’embouteillage des réorganisations à marche forcée qui pèsent sur nos services. Pour notre part, à l’UFICT-CGT, nous continuons à alerter sur les délais intenables et sur les charges de travail que les réorganisations et les économies à tous les étages induisent pour les encadrant.e.s et les équipes. Nous affirmons qu’il s’agit là d’une véritable maltraitance institutionnelle qui engage notre employeur en matière de santé et sécurité. Elle ne permet, par ailleurs, ni d’assurer un service public de qualité, ni de répondre aux attentes des usagers.
Nous prendrons ici l’exemple des médiathèques municipales où cette vision d’organisation ne garantit :
1 - ni la qualité de la réponse aux besoins des habitant.es dont le nombre augmente sur le territoire. Rappelons-le, le ministère de la culture préconise 56 agent.es pour une ville de 100 000 habitant.es, là où l’organigramme présenté aujourd’hui affiche péniblement 44 postes dont 6 sont actuellement vacants.
2 - ni des conditions de travail dignes pour les agent.es dont la charge de travail explose avec le redéploiement des taches à chaque départ des collègues non remplacé.e.s (au vu de la lenteur du processus de recrutement) ou lors de gels de postes et mise en place des services supplémentaires : boites de retour, navette entre les médiathèques, automatisation des prêts et retours…
3 - ni de donner du sens au travail – toujours en projet quand on fait l’impasse sur le quotidien, essentiel au fonctionnement (avec le suivi des collections et l’ouverture des lieux)
Alors même que la Médiathèque Musicale a fermé ses portes le 2 juillet 2022 et entraîné un retrait des supports liés à la musique, voici la seule réponse apportée par les élu.e.s : «Comptables, en tant qu’élu.e.s, de la dépense d’argent public au nom des citoyen.nes de la Ville, nous veillons toutes et tous à le faire de manière à apporter le meilleur service aux habitant.e.s possible. C’est dans cet esprit que la décision de fermer la médiathèque musicale a été prise. L’examen du fonctionnement de l’établissement nous indique qu’elle ne trouve plus son public».
Nous nous inscrivons en faux sur les affirmations quantitatives légitimant une baisse des services par la baisse de la fréquentation. Rappelons que l’arrêt du Bibliobus en 2018 qui desservait l’ensemble du territoire et assurait environ 17 % des prêts du réseau a coïncidé, la même année, avec l’augmentation du nombre de documents empruntables qui sont passés de 10 à 40 documents soi-disant «pour faire face à une baisse importante du nombre des usagers emprunteurs (-40% environ entre 2015-2019)». Ces chiffres annoncés par l’autorité, questionne évidemment sur le maillage du territoire en lecture publique.
A la CGT, si nous sommes indépendant.e.s des partis politiques, nous ne sommes pas neutres. Le syndicat est l’espace de débat et de réflexion critique qui permet d’interroger les choix de nos employeurs en matière de politiques publiques. Nous sommes des fonctionnaires citoyen.ne.s.
Et nous affirmons que, quand on baisse de plus de 30 % les budgets d’acquisition des documents culturels, on fait le choix politique de ne pas maintenir et de ne pas favoriser la lecture publique pour les 100.000 nanterrien.nes dans ce contexte de crise.
Dans les médiathèques ou ailleurs, l’injonction de « FAIRE TOUJOURS PLUS AVEC TOUJOURS MOINS DE MOYENS » serait-il donc l’horizon qui permet de bien travailler ? POUR NOUS, C’EST NON !
Nanterre pas ta culture !
Que Nanterre se donne les moyens de ses ambitions !
La culture est ce qui reste quand on a tout oublié !
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