jeudi 11 novembre 2021

Pas d'obligation vaccinale pour les personnels des crèches

Chronique de l'absurde

Dès le vote de la loi du 5 août 2021 relative à la gestion de la crise sanitaire, la ville de Nanterre, en bon petit soldat macroniste, a "appliqué strictement les dispositions légales imposant l’obligation vaccinale à l’ensemble du personnel des crèches". 

Malgré les prises de position de la DGAS et la DGCL, elle affirmait ainsi s'inscrire "dans une logique de protection des agents, des enfants et de leur famille". Sauf que :

  1. Plus d'une trentaine de collègues des crèches de Nanterre ne l'entendait pas de cette manière et est entrée en résistance face à l'absurdité de la loi. 
  2. Continuer à assurer la continuité du service public dans des crèches déjà fragilisées par les postes vacants était impossible sans la trentaine de "têtes dures" soucieuses de faire valoir leurs droits et leurs choix, et qui venaient d'encaisser la publication des décrets de mise en oeuvre de la loi ASAP

La CFDT, en désaccord avec l’interprétation de la ville, a saisi le Tribunal Administratif pour contester l’obligation vaccinale dans les crèches. Elle n'a pas obtenu gain de cause. Elle a donc fait appel sur le fond au Conseil d'Etat mais a été déboutée le 27 octobre dernier.

A la CGT, au-delà de la stratégie juridique, nous sommes favorables à la vaccination mais nous nous opposons à ce que la situation sanitaire soit utilisée pour accélérer la remise en cause de nos droits et de nos libertés. Voir : Stop Passe sanitaire et Obligation Vaccinale

=> Nous nous opposons à toute sanction ou exclusion de salarié.e au motif de la non-présentation du passe sanitaire. 

=> Nous nous opposons à toute suspension liée à l’obligation vaccinale. 

C'est pourquoi nous nous sommes appliqué.es à accompagner les agentes des crèches pour qu'elles soient écoutées et respectées. Nous avons particulièrement veillé à ce qu'aucun.e agent.e ne soit suspendu.e. Voir l'article : Pas de suspensions à la Mairie de Nanterre.

Mais la loi du 5 août n'a pas cessé de faire jaser... Dans le va-et-vient entre l'Assemblée et le Sénat, la bataille parlementaire a abouti à une nouvelle loi portant diverses dispositions de vigilance sanitaire, avec notamment un amendement introduit par le Sénat, finalement adopté par l'Assemblée Nationale, excluant les personnels des crèches de l'obligation vaccinale. Voir l'amendement CL91. Le texte de loi adopté définitivement par l'assemblée le 5 novembre a été soumis à l'avis du Conseil Constitutionnel qui a partiellement censuré ce projet de loi de "vigilance sanitaire" dans une décision rendue le mardi 9 novembre, mais l'amendement concernant le personnel des crèches n'a pas été retoqué

Dès le 9 novembre, toujours aux avant-postes de la Macronie, alors même que la loi n'était pas encore publiée (voir loi n°2021-1465 du 10 novembre 2021 portant diverses dispositions de vigilance sanitaire)la mairie de Nanterre communiquait aux agent.es : "Fidèle à ses principes, la ville appliquera strictement cette nouvelle loi et n'exigera plus l'obligation vaccinale dans les crèches"

C'est ainsi que, doigt sur la couture du pantalon, Nanterre fait marche arrière au bout de 3 mois en envoyant aux orties, alors que nous sommes dans une période de rebond épidémique, la soi-disant "logique de protection des agents, des enfants et de leur famille"... Et en passant les injonctions contradictoires, les pressions sur les collègues, le mal-être des équipes et l'incertitude des cadres par pertes et profits. 

Pour conclure son adresse aux agent.es, la Ville a le culot de se "féliciter néanmoins qu’à ce jour, 90% du personnel de la petite enfance soit vacciné contre le COVID". Même pas peur du ridicule, avec l'annonce d'un pourcentage identique à celui de la rentrée de septembre ! 

A Nanterre, il reste que la trentaine de "résistantes à l'obligation vaccinale" peuvent être fières de leur détermination et de leur pugnacité. Le revirement du gouvernement et de la Ville est LEUR VICTOIRE. Pour défendre le service public et résister à l'absurde, à l'impuissance et à l'incohérence, nous appelons les "têtes dures" à rejoindre la CGT.

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